À l’occasion de la Journée internationale des droits de la femme, Raïssa Malu, ministre d’État en charge de l’Éducation nationale en RDC, a réaffirmé l’importance de l’éducation des filles comme un levier essentiel pour le développement et la stabilité du pays. Dans une tribune, elle a déploré les inégalités persistantes : selon l’enquête démographique et de santé (EDS-RDC III, 2023-2024), seulement 59 % des femmes de 15 à 49 ans sont alphabétisées, contre 86 % des hommes. La fréquentation scolaire des filles chute de 81 % au primaire à 55 % au secondaire, avec des disparités criantes dans les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri et Kasaï.
Raïssa Malu a insisté sur la nécessité d’orienter les filles vers les filières scientifiques et techniques, souvent délaissées en raison des stéréotypes de genre. Elle a également rappelé les efforts du gouvernement, notamment la gratuité de l’enseignement primaire, qui a boosté les inscriptions, mais peine à résoudre les défis liés aux classes surchargées, au manque d’enseignants et aux infrastructures inadéquates.
Pour y remédier, le gouvernement a lancé le Projet d’Amélioration de la Qualité de l’Enseignement Primaire (PEQIP), axé sur la construction et la réhabilitation d’écoles, et le Projet d’Apprentissage et d’Autonomisation des Filles (PAAF), qui finance des bourses scolaires et accompagne la réintégration des filles-mères. D’autres initiatives, comme la Stratégie nationale d’alimentation scolaire et le Plan quinquennal 2024-2029, complètent ces actions.
Enfin, Raïssa Malu a appelé à la cessation de l’agression rwandaise dans l’Est de la RDC, qui prive de nombreux enfants de leur droit à l’éducation. Pour elle, éduquer une fille, c’est lui offrir un avenir et contribuer au développement du pays.