À Madagascar, les prix du carburant vont désormais fluctuer chaque mois. Cette variation dépend des cours internationaux, tant à la hausse qu’à la baisse. Auparavant, l’État subventionnait les sociétés pétrolières pour garantir un prix fixe. Ce système pesait lourdement sur les finances publiques malgaches. Le nouveau mécanisme d’ajustement est entré en vigueur ce week-end. Il répond à une exigence du Fonds Monétaire International (FMI) pour débloquer des aides financières.
Ce mécanisme devrait faciliter le décaissement de nouvelles tranches d’aides pour Madagascar. Deux programmes sont concernés : la « Facilité Élargie de Crédit » et la « Facilité pour la résilience et la durabilité ». Ces accords, conclus en 2024, représentent plus de 650 millions de dollars. Les consommateurs devront s’habituer aux fluctuations mensuelles des prix à la pompe. Olivier Jean-Baptiste, ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures, souligne que beaucoup de pays ont des prix totalement libres.
Madagascar adopte un système automatique qui relie les prix locaux aux réalités du marché international. Ce changement vise à réduire progressivement les subventions. En 2024, l’État a versé environ 100 milliards d’ariarys en subventions, soit environ 21 millions de dollars. Plus de 90 % de ces fonds étaient destinés au pétrole lampant, utilisé en milieu rural. Le ministre mentionne également un programme d’accompagnement pour les ménages ruraux avec des kits solaires.
Le premier ajustement automatique a eu lieu le 18 janvier, entraînant une légère baisse des prix du gasoil et du sans-plomb. Toutefois, le Réseau National de Défense des Consommateurs craint une hausse future des prix et une perte de pouvoir d’achat. Vonifanja Rakotondrahiratra, présidente du réseau, évoque l’impact sur les frais de transport et le coût de la vie quotidienne.
Elle alerte sur la difficulté actuelle à vivre avec le salaire minimum. Les augmentations passées des carburants n’ont pas été suivies d’une hausse salariale équivalente. Pour limiter les impacts négatifs, les fluctuations mensuelles ne dépasseront pas 200 ariarys. Ce plafond pourra être révisé par décret deux fois par an.
