Sarkozy face à la justice : le poids des financements de Kadhafi en Afrique

Nicolas Sarkozy est jugé à Paris depuis le 6 janvier. L’ancien président français et trois ex-ministres sont accusés d’avoir conclu un « pacte de corruption » avec Mouammar Kadhafi. Le dirigeant libyen aurait participé au financement illégal de la campagne présidentielle de Sarkozy en 2007. En échange, la France aurait facilité son retour diplomatique sur la scène internationale.

Le procès, prévu jusqu’au 10 avril, éclaire les méthodes controversées du régime Kadhafi. Connu pour sa gestion autoritaire et ses largesses financières, le « guide » libyen distribuait argent liquide et cadeaux pour asseoir son influence. Lors de visites à l’étranger, il arrivait chargé de valises d’argent.

En janvier 2009, à Conakry, il a offert un véhicule blindé au chef de la junte guinéenne Moussa Dadis Camara. Ce geste n’était qu’un exemple parmi d’autres. La Libye, riche en pétrole, disposait de la plus grande réserve d’or noir en Afrique. Kadhafi utilisait cette richesse pour financer des régimes alliés et des rébellions sur le continent.

Les mouvements rebelles du Sahel, de la Tanzanie et de l’Ouganda ont bénéficié de ces financements. Le Congrès national africain (ANC) a également reçu un soutien crucial durant la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud. Nelson Mandela lui-même s’était rendu en Libye après sa libération en 1990 pour solliciter ces aides.

Parallèlement, Kadhafi investissait dans des infrastructures en Afrique. Des hôtels, des mosquées et des fermes agricoles ont été construits grâce aux fonds libyens. Il finançait aussi des écoles coraniques et versait des salaires à des enseignants au Mali.

Kadhafi rêvait de devenir une figure incontournable du continent africain. Sous son impulsion, l’Union africaine (UA) a vu le jour en 1999. Pourtant, malgré ses ambitions et ses largesses, il n’a jamais obtenu la reconnaissance espérée en tant que leader de l’Afrique subsaharienne.

Calvin Ngao

Back To Top