À Los Angeles, les incendies plongent la ville dans le chaos

Depuis plusieurs jours, Los Angeles est ravagée par des incendies d’une intensité exceptionnelle. Le bilan provisoire fait état de 24 morts et de 100 000 personnes déplacées. Les habitants vivent au rythme des évacuations potentielles, confrontés à une situation où « tout sens de la normalité a disparu », selon les mots de certains témoins.

Le 7 janvier, le Palisades Fire s’est déclaré sous l’effet de vents d’une violence comparable à celle d’un ouragan. Ce premier feu a rapidement été suivi par plusieurs autres, transformant une partie de la ville en ce que le président Joe Biden a décrit comme une « zone de guerre ». Les secours s’organisent, avec l’aide internationale : le Canada a envoyé des avions, et le Mexique, des pompiers.

Un héritage historique remis en question

Les événements actuels rappellent les contradictions historiques de Los Angeles. En 1913, la ville célébrait l’inauguration de l’aqueduc de la rivière Owens, une prouesse technique portée par l’ingénieur William Mulholland. Cet aqueduc, long de 230 kilomètres, a permis à Los Angeles de devenir une métropole florissante, mais au prix d’un coût environnemental élevé.

Le lac Owens, asséché par le détournement de ses eaux, a libéré des poussières toxiques. Privée de végétation, la région est devenue particulièrement vulnérable aux vents violents. Cette fragilité structurelle contribue aujourd’hui à l’intensité des incendies qui dévastent la ville et ses environs.

Une vision dystopique du futur

Los Angeles, autrefois symbole de progrès et de rêve hollywoodien, se trouve désormais à l’avant-garde d’une vision dystopique mille fois imaginée par le cinéma. Les routes emblématiques, telles que Mulholland Drive, sont coupées par les flammes. Sur la Pacific Coast Highway, à Santa Monica, des véhicules de secours, des camions de pompiers, et des unités de la garde nationale se massent pour organiser les opérations.

Des bénévoles se mobilisent pour venir en aide aux déplacés, avec des collectes de vivres et des distributions improvisées dans les rues. Pourtant, malgré ces efforts, la Californie, cinquième économie mondiale, peine à contenir les flammes qui redéfinissent le quotidien de sa population.

Ces incendies, qui s’inscrivent dans un contexte de réchauffement climatique et d’aménagements à risque, interrogent sur la résilience d’une ville construite au mépris de sa nature environnante.

Gloria Mompere

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